Géographie : Les enjeux du développement durable


GEOGRAPHIE
Classe de 5ème

La question du développement durable

Étude de cas : l’agenda 21 de l’agglomération d’Elbeuf sur Seine

Le choix d’un agenda 21 local peut permettre de déboucher sur une approche de la notion de développement durable. L’agglo d’Elbeuf est l’une des 250 collectivités françaises qui se sont engagées dans la réalisation d’un agenda 21 local.

L’agenda 21 et le développement durable

 

L’agenda 21 intercommunal sert de cadre pour les actions à mener à l’échelle des grands projets d’aménagement : 10 à 15 ans.

Qu’est-ce que l’Agenda 21 ? (cf. annexe pour en savoir plus)

L’Agenda 21 est un programme d’actions alliant environnement, solidarité et économie. Les actions contenues dans ce programme reposent sur les 5 finalités du développement durable :

  • la lutte contre le changement climatique,
  • la préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources,
  • l’épanouissement de tous les êtres humains,
  • la cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations,
  • une dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables

L’Agenda 21 étape par étape

Connaître et partager les demandes locales, prendre en compte les aspirations des citoyens...Une démarche de démocratie participative* a permis de construire l’Agenda 21 de l’Agglo d’Elbeuf.
*ensemble des dispositifs et procédures permettant d’augmenter l’implication des citoyens dans la vie politique et d’accroître leur rôle dans les prises de décisions.

Les 14 chantiers

   

 

 

Pour la localisation

Les 10 communes de l’Agglo d’Elbeuf :

  • Caudebec-lès-Elbeuf
 
  • Orival
  • Cléon
 
  • Saint-Aubin-lès-Elbeuf
  • Elbeuf-sur-Seine
 
  • Saint-Pierre-lès-Elbeuf
  • Freneuse
 
  • Sotteville-sous-le-Val
  • La Londe
 
  • Tourville-la-Rivière


Ces 10 communes s’étendent sur 96,6 km2 et comptent près de 60 000 habitants.
Le site de l’agglo d’Elbeuf propose la carte ci-dessous. Une localisation à une autre échelle peut s’effectuer sur d’autres sites (Google Earth, Géoportail).

PREMIERE PHASE : « AGIR AU NIVEAU LOCAL »

Les documents utilisables pour cette étude de cas se trouvent sur le site de l’agglomération d’Elbeuf :

6 thèmes sont présentés sur le site

Le travail des élèves pourrait consister à identifier pour chaque thème, à l’aide du site, quelques actions d’écocitoyenneté et des projets de la politique locale de développement durable. Ce travail pourra être effectué en salle informatique ou au CDI (individuellement ou par binôme). Il serait ensuite suivi d’une mise en commun.

Un tableau de ce type pourrait être renseigné :

Thèmes Ecocitoyenneté (actions individuelles) Actions de l’agglo

J’habite différemment !

Rendre la ville plus humaine

- Je participe à la vie associative en profitant de la crèche de mon quartier.
- Je profite des équipements collectifs et des loisirs qui sont mis à ma disposition.
- Je m’informe sur les services santé qui me sont proposés.
- Je me responsabilise sur la question de mes déchets.

 Je m’équipe pour réduire ma consommation d’énergie.

Un projet d’Eco-quartier de Caudebec-lès-Elbeuf s’étendant sur 30 hectares sur le site des Cavées Est au sud de la commune.

Je consomme moins d’énergie !


Avec un prix des matières premières en hausse

- Je chauffe autrement. Je vérifie l’étanchéité de mes fenêtres.
- Je m’équipe avec des ampoules basse consommation.
- J’utilise les énergies durables et je fais climatiser naturellement.

Un lieu dédié au public : L’Espace Info Energie permet de répondre à toutes les questions en matière de consommation d’énergie.
Création d’un pôle des savoirs : un projet de Haute Qualité Environnementale (cf. annexe norme HQE). L’agglo réhabilite une ancienne usine textile « Blin et Blin » d’Elbeuf afin de
faciliter l’accès à la formation et à la culture pour tous.
A partir de 2010

Je protège les ressources naturelles !

Nos consommations mal maîtrisées finissent par épuiser la nature.

- J’installe un limiteur de débit pour économiser l’eau.
- Je récupère l’eau de pluie du jardin.
- Je plante des espèces locales.
- Je choisis la douche plus que le bain.
L’Agglo a mis en place un système de management Environnemental (cf. annexe pour en savoir plus) pour améliorer continuellement la qualité de l’assainissement et de rejet des eaux.
Je jette intelligemment !


Déchets ménagers : n’en jetons plus.

- Je trie sélectif tous mes déchets ménagers afin de respecter l’environnement.
- Je participe au recyclage des appareils électroménagers.
- Je porte à la déchetterie ferrailles, gros volumes en carton, gravats…
- Je fais mon compost à partir des déchets organiques de la maison et du jardin.
L’Agglo réalise un ramassage réfléchi : collecte en porteà-porte des déchets ménagers, de recyclables et de déchets verts. Le SMEDAR assure le traitement des déchets.

Déchets ménagers

Je me déplace léger !

Se rendre au travail, faire ses courses, accompagner ses enfants

- Prendre le bus pour des économies au quotidien.
- Pour les grands trajets, penser au train.
- Pour les petits trajets, penser au vélo.
- La marche à pied : la solution sportive…naturelle.
- Voiture : penser au covoiturage.

L’Agglo prépare un Plan Global de Déplacements afin de développer le transport collectif, d’utiliser de nouveaux modes de déplacements et de favoriser l’intermodalité.
Bus de la TAE et carburants propres


Pédibus, le ramassage scolaire à pied (pour deux écoles d’Elbeuf).
Trame verte et bleue : entre Seine et futaies (aménagement de 24 km le long des berges de la Seine et de 11 km de pistes en forêt).

Je travaille solidaire !

Parce que tout est lié.

- L’entreprise intégrée propose à ses salariés des services pratiques (garde d’enfants, sports…).
- Elle tente de réduire son impact sur l’environnement par la plantation d’arbres…
- Elle privilégie les solutions économiques durables (contre l’épuisement des ressources rares).
- Pour éviter tous les gaspillages d’énergie, elle analyse tous les scénarios économiques possibles.
- Pour les transports (Plan de Déplacement Entreprise), elle s’organise pour offrir des alternatives à la voiture.
L’Agglo veut favoriser le recrutement et le maintien dans l’emploi de personnes exclues du marché du travail, tout en satisfaisant les besoins durables en main d’oeuvre des employeurs.
Les actions du réseau Insertion et Entreprises pour favoriser les échanges entre les entreprises et les acteurs de l’insertion sociale et professionnelle : petits-déjeuners thématiques, journées portes-ouvertes, site internet, annuaire des adhérents.



Il est possible aussi de proposer une localisation de certains projets sur le site de Géoportail.

DEUXIEME PHASE : « PENSER GLOBAL »

Comment les actions locales contribuent-elles à des évolutions positives à un niveau plus global ?
Les élèves pourraient associer un projet ou une action de l’agenda 21 de l’agglo d’Elbeuf (déjà identifiés) et un objectif du Développement Durable.

la lutte contre le changement climatique Des carburants propres font rouler l’ensemble des bus de l’Agglo d’Elbeuf afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre.
La trame verte et bleue, en cours de réalisation, est un “cheminement doux” permettant de traverser l’Agglo d’Ouest en Est, en forêt et en bord de Seine.
Il faut limiter notre consommation d’énergie. Un lieu dédié au public : l’espace Info Energie.
la préservation de la biodiversité, des milieux et des ressources La maison forestière d’Orival, inaugurée en avril 2007, est un outil pédagogique pour montrer aux jeunes et aux moins jeunes
l’importance de respecter la faune et la flore.
Les gardes nature, acteurs du développement durable.
La qualité de l’assainissement et du rejet des eaux.
L’organisation du tri sélectif des déchets.
l’épanouissement de tous les êtres humains La création d’un pôle des savoirs pour l’accès à la formation et à la culture pour tous.
la cohésion sociale et la solidarité entre les territoires et les générations La création d’un éco-quartier.
une dynamique de développement suivant des modes de production et de consommation responsables Les actions du réseau Insertion et Entreprises.

TROISIEME PHASE : VERS UNE DEFINITION DU DEVELOPPEMENT DURABLE

Quelques informations pour nous aider à prendre conscience de la situation planétaire :
- En 20 ans (1972-1992), la population mondiale a énormément augmenté, passant de 3,5 milliards à 5 milliards d’habitants, et plus de 6 milliards aujourd’hui.
- La désertification assèche chaque année la superficie de la France et 15 à 20 millions d’hectares de forêts ont déjà disparu.
- L’augmentation de la proportion des gaz à effet de serre dans l’atmosphère risque de modifier le climat et d’élever le niveau de la mer. Les répercussions probables sont, par exemple, des tempêtes plus fréquentes, tout comme les inondations et les canicules.
- Les ressources en eau diminuent et sont de plus en plus menacées par les pollutions.
- Les accidents technologiques ont un impact écologique de plus en plus inquiétant et leurs répercussions se font sentir pendant très longtemps (Amoco Cadiz, Erika, Bhopal, Seveso et Tchernobyl).
- La recherche de la productivité à outrance est également inquiétante car des dégradations irréversibles peuvent apparaître (assèchement de la mer d’Aral).
- Nos modes de production alimentaire sont alarmants, car ils ont un impact sur notre santé (maladie de la vache folle, dioxine dans le lait, grippe aviaire du poulet, etc.).
Désertification  : transformation d’une région en désert sous l’action de facteurs climatiques ou humains.
Amoco Cadiz (1978) : 227 000 tonnes de pétrole brut échouent sur les côtes bretonnes. C’est la plus grande marée noire enregistrée au monde.
Erika (1999) : le naufrage du pétrolier souille les côtes atlantiques et bretonnes.
Bhopal (1984) : l’explosion d’une usine chimique en Inde provoque la mort de 2 500 personnes et en blesse près de 50 000.
Seveso (1976) : explosion d’un réacteur chimique produisant des herbicides ; en fait, 736 personnes ont été évacuées.
Tchernobyl (1986) : suite à l’explosion d’un réacteur de la centrale nucléaire, un nuage radioactif survole l’Europe et touche 5 millions de personnes.

Le développement durable c’est "un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs" (rapport Brundtland - 1987). Brundtland  : Madame Gro Harlem Brundtland, ex-premier ministre de Norvège.

Le développement durable est une notion apparue à la fin des années 80. Il part du principe qu’il est nécessaire de repenser le développement économique différemment afin de limiter ses impacts négatifs sur l’homme et l’environnement.

Il est urgent de bousculer nos habitudes face aux grands bouleversements planétaires auxquels nous assistons (réchauffement climatique, déforestation...). La survie de notre planète est intimement liée à nos activités. Le concept de développement durable repose sur la conciliation des trois facteurs de développement que sont l’économie, l’équité sociale et le respect de l’environnement. Si nous voulons laisser notre planète dans l’état où nous l’avons trouvée, il nous faut dès à présent produire et consommer moins et mieux.
Équité  : notion qui consiste à mettre chacun sur un pied d’égalité.

Pour une trace écrite
Le développement durable

Pour une économie responsable Pour que social signifie bien être Pour un environnement vivant
Produire et consommer de façon plus adaptée avec la même dynamique de développement Favoriser la cohésion et la solidarité pour permettre l’épanouissement de tous Préserver le milieu naturel dans son ensemble

L’agenda 21 local répond bien aux principes du développement durable :

  • soutenir des actions locales afin de contribuer à des évolutions positives à un niveau plus global,
  • concevoir des actions de solidarité en anticipant l’avenir et en agissant à différentes échelles territoriales (régions, pays, continents…),
  • appuyer l’engagement des citoyens en suscitant l’avis de tous à travers des structures participatives* (gouvernance*).

Gouvernance  : permet la prise décisions en concertation avec différents intervenants extérieurs.
Pour en savoir plus : (source : dossier de l’AREHN « Le développement durable » mai 2004)
Quelques dates clés du développement durable :

1970 : publication du Club de Rome sur les limites de la croissance.
1971 : création en France d’un ministère de l’Environnement.

Johannesburg, août 2002 (Photo : G. Bartoli)
1972 : création des premiers ministères de l’Environnement, suite à la conférence des Nations Unies sur l’environnement à Stockholm. Apparition de la notion
d’écodéveloppement.
1979 : convention de Genève sur la pollution de l’air.
1987 : la notion de développement durable est lancée par la Commission Brundtland des Nations Unies, qui rédige un rapport sous le titre "Notre avenir à
tous".
1992 : 1er Sommet de la Terre, conférence des Nations Unies sur l’environnement et le développement à Rio de Janeiro. 130 Etats se sont engagés en faveur
du développement.
1996 : premières assises régionales puis nationales sur le développement durable en France.
1997 : conférence de Kyoto qui fixe les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Mai 2002 : Création du premier secrétariat d’Etat au développement durable en France.
Septembre 2002 : 2ème Sommet mondial du développement durable à Johannesburg. La nécessité de la collaboration entre les pouvoirs publics, le monde
économique et la société civile a été affirmée.
Janvier 2003 : publication, le 14, du décret de création du Conseil national du développement durable en France.
Juin 2003 : première édition de la semaine du développement durable en France.
2005 : Ratification du Protocole de Kyoto (2005) : le changement climatique devient l’une des priorités mondiales.

Les collectivités locales et le développement durable

Avec l’Agenda 21

L’Agenda 21, aussi appelé "Action 21", est un document de 40 chapitres qui établit un véritable plan d’action mondial de développement durable pour le XXIe siècle. Il insiste tout particulièrement sur la protection de l’atmosphère, le gaspillage des ressources naturelles, la lutte contre la pauvreté dans le monde, la protection des eaux, de la faune, de la flore, et les pratiques durables pour l’agriculture. Il a été signé en 1992, lors du premier sommet de la Terre à Rio, par 171 pays et ne peut être renégocié depuis le Sommet de Johannesburg en 2002. Les pays s’engagent alors (au niveau national, régional, départemental ou local) à mettre en oeuvre les concepts du développement durable.
Texte de l’agenda 21
Sa traduction au niveau des collectivités locales est l’Agenda 21 local, qui reprend les grands objectifs de l’Agenda 21. Il permet de "travailler ensemble" et a pour effet de dynamiser les politiques économique, sociale et environnementale, et la vie au sein de la commune ou la région. Il permet de mettre en cohérence la réalisation de projets tels que les plans locaux d’urbanisme, les schémas de cohérence territoriale, les plans d’urbanisme..., dans une logique d’échange entre tous (élus, techniciens et citoyens). D’autres collectivités territoriales sont actuellement engagées, en Haute-Normandie, dans cette démarche : Ville du Havre, Ville de Grand-Couronne, Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande.

Avec la HQE (haute qualité environnementale)

Les collectivités territoriales sont concernées par la HQE.
Elle s’applique au bâtiment mais plus largement à l’urbanisme et à l’aménagement du territoire (zones d’activités, lotissements, infrastructures, collèges, équipements publics...). Cette démarche environnementale s’attache à satisfaire trois exigences :

  • maîtriser les impacts d’une construction sur l’environnement extérieur ;
  • Créer un environnement sain et confortable ;
  • Préserver les ressources naturelles en optimisant leur usage.

Elle ne peut être définie que si tous les acteurs concernés sont impliqués et pour toutes les étapes de la vie du bâtiment.

Les entreprises et le développement durable

Avec les "systèmes de management environnemental"

Les entreprises cherchent de plus en plus à atteindre un excellent niveau de performance environnementale, en maîtrisant l’impact de leurs activités, produits ou services sur l’environnement. Dans un avenir très proche, les clients exigeront des producteurs et des fournisseurs une accréditation ISO 14001, certifiant que la fabrication de leurs produits ou de leurs services n’endommage pas l’environnement.


La formation du personnel est indispensable pour la mise en place de la norme ISO 14001.

La norme ISO 14001 prescrit "les exigences relatives à un système de management environnemental permettant à une entreprise de formuler une politique et des objectifs prenant en compte la législation et les informations liées aux impacts environnementaux. Elle s’applique aux aspects environnementaux que l’entreprise peut maîtriser et sur lesquels elle est censée avoir une influence. Elle n’instaure pas en elle-même de critères spécifiques de performance environnementale".
La norme ISO 14001 porte sur les points suivants :

  • définir une politique environnementale dans l’entreprise. Réaliser une analyse environnementale afin d’identifier des impacts significatifs et les exigences réglementaires. Les résultats obtenus permettent de définir les objectifs et un moyen d’un programme de management environnemental ;
  • mettre en œuvre le système : sensibilisation et formation du personnel, communication interne et externe, prévention des situations d’urgence, capacité à réagir, maîtrise documentaire d’un système de management environnementale ;
  • identifier la non-conformité éventuelle du système ;
  • évaluer grâce à des audits environnementaux que la norme est respectée ;
  • améliorer régulièrement le système.

 

Une petite histoire pour réfléchir...

Dans la forêt de Sarawak en Malaisie, un chasseur Iban s’apprête à tuer un sanglier barbu. Il s’aperçoit alors que le sanglier est une femelle qui attend des petits. Il baisse son arme. Il réfléchit. S’il abat le sanglier, il ramènera de la viande fraîche au village pour le prix d’une matinée d’efforts et d’une cartouche. Mais il sait aussi qu’en tuant le sanglier, il tuera aussi les petits et qu’il y aura encore moins de sangliers à partager entre les siens. Les sangliers se font de plus en plus rares dans cette région. Le chasseur n’a pas besoin de tuer le sanglier, car les villageois élèvent des cochons et des poulets. Mais s’il ne le tue pas, quelqu’un d’autre risque de le faire à sa place, et le chasseur sera deux fois perdant.
Que faire ?
L’histoire du chasseur Iban fait ressortir deux questions importantes :
1) c’est à lui de choisir s’il va agir dans le sens d’une utilisation durable des ressources ;
2) ses intérêts sont liés aux actions des autres et ils en dépendent. Si aucun chasseur ne tue le sanglier et ses petits à naître, leur nombre augmentera pour le profit de tous.
Thème de réflexion : quels sont nos sangliers, à nous qui ne sommes pas des Ibans ?
D’après "Le développement durable : un choix s’impose", WWF international, 1995

 

 

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